Syngenta développe de nouvelles solutions pour la menthe

La menthe cultivée est très consommée au Maroc. Son usage quasi-quotidien dans l’aromatisation du thé est associé aux us et coutumes des marocains et symbolise la culture même de notre pays. Sa culture est traditionnellement pratiquée dans les ceintures vertes entourant les grandes villes du pays. Elle est installée sur de petites superficies, qui, pour la plupart, ne dépassent pas 1 ha. La menthe occupe une superficie globale de l’ordre de 3 500 ha, et fournit une production estimée à 95.000 tonnes. C’est la zone de Settat qui abrite la plus forte concentration des parcelles de menthe, avec un total de superficies qui approche les 900 ha et une production qui dépasse les 40.000 tonnes, soit 48% de la production nationale.
 
Cette plante emblématique du Maroc fait l’objet depuis quelque temps d’une véritable controverse depuis que l’opinion publique a pris connaissance de la dangerosité de certaines pratiques phytosanitaires effectuées inconsciemment par certains producteurs de menthe. La prise de conscience des marocains des effets dangereux des résidus de pesticides dans la menthe est telle que la consommation de cette espèce est aujourd’hui fortement compromise d’autant plus que cette culture se caractérise par la dominance de la production et de la consommation en frais aussi bien en local qu’à l’export. Dans ce contexte, et pour redorer le blason de cette culture et encourager la demande, le recours à des méthodes respectueuses de l’environnement et de la santé du consommateur est fondamental pour le développement de la production de la menthe. C’est dans ce but que Syngenta a développé des solutions favorisant le déploiement de la protection phytosanitaire raisonnée et saine.
 
Les prospections faites au niveau des grandes régions de production Chaouia-Abda (El Brouj et ouled Said, Had soualem, Berrechid) et au Saiss-Tafilalet (Ain Jemma, douar Riafaa) ont montré que quatre problèmes phytosanitaires majeurs font l’objet d’interventions chimiques à savoir, les noctuelles, les pucerons, l’oïdium et la rouille Quand il s’agit des ravageurs, espèces toutes poly-phages, les dégâts sont causés sur les feuilles (photo 1). La période de risque se situe à partir du mois d’avril mais la pression des ravageurs peut s’aggraver en été par temps sec et chaud.

Photo 1 : Dégâts des noctuelles sur la menthe  

La lutte contre les noctuelles est exclusivement phytosanitaire. Les interventions se font à titre curatif à l’observation des premières morsures sur les feuilles. En absence de produits pesticides homologués pour un quelconque usage sur la menthe, les producteurs recourent à des insecticides qui sont d’achat libre chez les revendeurs d’intrants agricoles.
 
Plusieurs matières actives sont connues pour leur performance contre les noctuelles sur d’autres cultures telle que la tomate. Le choix des matières actives, la fréquence des interventions et le nombre de traitements insecticides contre les noctuelles dépend de la destination de la production (marché local ou exportation) et par conséquent de la rentabilité de la culture.
 
Ainsi, la notion de délai d’avant récolte revêt une grande importance aux yeux des producteurs exportateurs. Il faut noter que le choix des matières actives ne prend pas en considération leur mode d’action biochimique en vue d’éviter ou surmonter le problème de résistance aux insecticides. En moyenne, 4 à 5 traitements sont effectués contre les noctuelles pour les coupes coïncidant avec la période de pression de ces ravageurs.
 
Dans le cas des maladies, la lutte est essentiellement phytosanitaire. Les traizoles sont les familles chimiques les plus communément utilisées comme fongicides par les agriculteurs. Comme pour le cas des insecticides, les délais de carence pour ces produits ne sont pas établis pour le cas de la menthe en l’absence d’une limite maximale nationale de résidus.

Photo 2 : Rouille sur feuille de menthe  

Photo 3 : Oïdium sur feuille de menthe

De même Syngenta Maroc a mis à profit des essais d’efficacités conduits conjointement  avec les services compétents de l’ONSSA.
Pour le contrôle des noctuelles et particulièrement pour les principales espèces identifiées, et par analogie à ce qui se pratique sur d’autres cultures telle que la tomate export ,Syngenta Maroc a développé et a homologué des usages insecticides prometteurs compatibles avec la lutte intégrée, efficaces sur les ravageurs visés, non néfastes pour les auxiliaires et les organismes non ciblés, et à effet résiduel faible pour avoir une très grande flexibilité d’utilisation durant tout le cycle de production.
Ce long processus a abouti récemment à l‘homologation par l’ONSSA de 6 produits Syngenta pour le contrôle des noctuelles, des pucerons et des acariens (Proclaim, Warrior, Chess, Vertimec, Dynamec et Actara (tableau ci-dessous) et un fongicide (Ridomil Gold TM) dirigé contre les maladies du feuillage.

ProduitUsageDoseDAR
PROCLAIM®
WARRIOR®
CHESS®
VERTIMEC®
DYNAMEC®
ACTARA®
RIDOMIL GOLD MZ®
Noctuelles défoliatrices
Noctuelles défoliatrices
Pucerons
Acariens
Acariens
Pucerons
Mildiou
250 g/ha
100 cc/hl
200 g/ha
50 cc/hl
50 cc/hl
200 g/ha
250 g/hl
3   jours
7   jours
7   jours
14 jours
14 jours
7   jours
10 jours

Pour la menthe un autre facteur d’une importance primordiale et qui conditionne la réussite des traitements, c’est la technique d’application de ces pesticides. En effet la quasi- totalité des producteurs utilisent des pulvérisateurs à dos, vu la petitesse des parcelles, ce qui empêche certains produits non systémiques d’atteindre la cible vu la forte densité des plantes qui ne fait qu’augmenter du cycle en cycle de production et d’année en année (production généralement sur 5 ans avec 4 coupes par an). Concernant cette catégorie d’agriculteurs  Syngenta a mis au point, des emballages innovants et adaptés au traitement manuel par les pulvérisateurs à dos dans le cadre du projet Albaraka.